Fiche pays Madagascar

Madagascar

Intitulé officiel du pays : République de Madagascar
Capitale : Antananarivo
Superficie : 587 040 km²
Population : 21 281 844 d’habitants
Peuples et ethnies : Diversité et amalgame sont au rendez-vous au cœur du Madagascar. Avec pas moins de 18 tribus, dont la diversité tend plutôt au niveau politique, économique ou géographique, Madagascar abrite en son sein des peuples d'Asie du Sud-Est, d'Orient, d'Arabie et d'Afrique, mais tous de culture originelle identique.
Langues : Si le malgache est considéré comme la langue officielle du pays, le français est classé comme la deuxième langue nationale.
Religions : La diversité de Madagascar induit une cohabitation de religions : la chrétienté (catholicisme et protestantisme) pour plus de la moitié de la population, la religion traditionnelle (lien entre les morts et les vivants) pour un tiers de la population, et l'islam pour 7 % des habitants.
Institutions politiques : République à régime semi-présidentiel multipartite
Monnaie : Ariary


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Histoire de Madagascar

Madagascar est le théâtre d'une opposition entre les populations vivant dans les Hautes Terres, les Merina, et celles d'origine africaine, regroupées dans des groupes côtiers.
De son indépendance, des travaux ont été menées sur le peuple de Madagascar. Ainsi, grâce à des données d'ordre ethnologique et archéologique, il s'avère que le peuplement provient de différentes vagues d'immigration de populations africaines et malayo-indonésiennes.
Ces deux populations vécurent séparément, chacune d'elles apportant de nombreuses ressources : le riz irrigué, le taro et la pirogue à balancier pour les Malayo-Indonésiens et le système des classes d'âge et la culture sur brûlis pour les Africains. D'après les vestiges retrouvés, notamment des poteries, leur participation au commerce est manifeste, au niveau de l'océan Indien et des Comores.
A travers le Shirazi, le commerce d'origine arabo-persane, et la vaisselle en pierre tendre (chloritoschiste), les exportations purent être assurées vers l'Afrique orientale.
Des communautés de marchands musulmans décidèrent aussi de s'installer sur les côtes du pays.
Madagascar a ainsi pu profiter de tous les apports provenant de l'océan Indien, tant au niveau religieux qu'en termes de techniques et de structures.


La colonisation française

  • C'est en 1500 que le navigateur portugais, Diogo Dias, approche les côtes de l'île.
  • Au 17e siècle, certains propriétaires de comptoirs à épices en Inde tentent de s'installer à Madagascar tandis que des comptoirs portugais concurrencent le commerce arabe.
  • Le port de Fort-Dauphin est créé en 1642 par des Français, installés sur l'île. Louis XIV proclame, sur le territoire, la souveraineté française, en le baptisant Île Dauphine.
  • Pour autant, les populations locales résistent à cette proclamation en 1674, ce qui conduit les Français à partir pour l'île Bourbon, que l'on connaît désormais sous le nom de La Réunion.
  • Une nouvelle tentative est mise en oeuvre au 18e siècle, tandis que les pirates français et anglais dédient l'île à servir de base d'expédition pour l'océan Indien. En parallèle, la côte est fait l'objet de nouvelles implantations de comptoirs commerciaux. Rappelons toutefois que les communautés se sont organisées en entités politiques depuis le 17e siècle : un royaume sur le plateau central (Merina), ainsi que le groupement des communautés d'éleveurs de zébus sur la côte ouest, par les Sakalava, dont la mainmise est toutefois chahutée par des problèmes de succession. Andrianampoinimerina, unificateur du royaume Merina, soumit les Sihanaka des Hautes Terres et les Betsileo, pour décliner son royaume en différentes unités socio-politiques, dénommées ""Fokolona"". Son successeur, qui n'est autre que son fils, Radama 1er, décide d'ouvrir droit aux requêtes des Britanniques. Ces derniers, installés au sein de l'île Maurice, ont exprimé leur inquiétude quant à la posture de la France à Madagascar. Ils décident alors d'entraîner les troupes de Merina, fondent des écoles, puis introduisent le protestantisme. De son côté, Radama maintient sa démarche d'unification, avec l'aide des Anglais et d'armes modernes, mais la culture européenne engendre, à sa mort, une réaction extrêmement forte.
  • Ranavalone 1ère, l'épouse de Radama, prend sa place en 1828 et décide d'interrompre les réformes menées par son conjoint. Ceci donne lieu à la persécution des missionnaires d'une part, et à la dénonciation des traités conclus avec le Royaume-Uni d'autre part. Dans ce contexte, les Français reviennent à Madagascar. Jean Laborde, un négociant, initie la construction du Palais de la Reine, le Rova de Manjakamiadana, au cœur d'Antananarivo.

Ranavalona III

  • Le retour des Britanniques en 1856 intensifie la rivalité existant avec les Français.
    Suspectés de complot contre la Reine, les Français et autres étrangers sont expulsés de l'île.
  • Radama II devient roi dès 1862, mais est assassiné en 1863 au motif d'avoir prôné l'implantation des Français. Le Premier ministre Rainilaiarivony lui succède et épouse les trois reines, Rasoherina, Ranavalona II et Ranavalona III.
    Durant son règne, il entame une réorganisation de Madagascar, cède aux Français à qui l'île est attribuée en 1885 lors du Congrès de Berlin, et donne à la Grande-Bretagne une plus grande liberté sur Zanzibar.
  • La résistance de la reine Ranavalona III s'achève après l'expédition française menée en 1895 contre Antananarivo. La reine est ensuite exilée sur l'île de La Réunion d'abord, puis à Alger. En parallèle, l'interdiction de l'esclavage et l'abolition de la monarchie et de la féodalité sont décidées, en faveur d'un système de corvées, remplacé ensuite par l'impôt.
  • Un an plus tard, l'empire colonial français intègre Madagascar, tandis que la société secrète, la Vy, Vato, Sakelika, maintient son action de résistance anticoloniale, avant d'être démantelée en 1916. La population, notamment de nombreux colons français, favorise les Hautes Terres, du fait de leur climat plus doux. Le nord sert davantage à la base navale, dédiée à protéger la route de l'Indochine.
  • Les Britanniques décident d'envoyer un corps expéditionnaire à Madagascar en mai 1942 pour éviter que le Japon ne s'empare de l'île.
  • L'année suivante, ils redonnent le contrôle de Madagascar au Gouvernement dénommé France Libre.

Vers l'indépendance

L'après-guerre s'inscrit alors dans une vague d'agitation nationaliste.

  • L'île obtient, en 1946, son statut de territoire français d'outre-mer. Elle se dote d'une assemblée aux pouvoirs limités.
  • Un soulèvement armé est mené en mars 1947 au cœur de la région orientale, mais la rébellion perdurera jusqu'en août. Cette phase aura engendré la mort de 50 000 personnes. S'ensuivent des actions d'amélioration de l'économie, initiées par le Gouvernement colonial, notamment avec une meilleure gestion des gisements de charbon et le développement du réseau routier. Aucune tentative de réforme politique n'aboutit toutefois à propos des intérêts coloniaux.
  • L'île connaît, au cours des années 1950, le renforcement de son autonomie.
  • 78 % de la population approuve la Constitution de la 5e République française en 1958. Dès lors, Madagascar devient, au titre de la Communauté française, une république autonome, dont le chef du Parti social démocrate, Philibert Tsiranana devient le président.
  • Devenu indépendant, le pays bénéficie de relations étroites avec la France.
  • L'ONU l'admet en septembre 1960 ; il en fut de même pour l'Organisation de l'unité africaine.

Le gouvernement militaire et la démocratisation

Malgré une certaine stabilité au niveau politique, perdurant pendant une dizaine d'années, des troubles sociaux et politiques se manifestent.

  • Tsiranana est réélu en janvier 1972, mais quelques mois plus tard, une grève estudiantine se dégrade et se transforme en grève générale. Le Gouvernement décide de riposter en ordonnant que l'on tire sur les manifestant. Tsiranana cède son pouvoir au chef d'état-major, Gabriel Ramanantsoa, qui initie un mouvement pour la ""malgachisation"" de la société et des moyens de production.
  • Il est remplacé en février 1975 par le colonel Ratsimandrava, mais se fait tuer six jours plus tard. Le pouvoir est assuré ensuite par le Conseil suprême de la révolution, piloté par Didier Ratsiraka, le capitaine de frégate.
  • Le pays devient, le 30 décembre 1975, la République démocratique de Madagascar.
  • Suite à l'élection de Ratsiraka le 4 juillet 1976 pour une période de 7 ans, le Gouvernement révolutionnaire décide de mettre en oeuvre une politique d'étatisation de l'économie. Toutefois, celle-ci n'occupe plus une position modérée, mais bien une posture proche du bloc communiste.
    D'importantes difficultés économiques sont observées et donnent lieu à un mouvement contestataire face auquel le Gouvernement décrète l'état d'urgence et procède à des arrestations, sous couvert de complots qu'il suspecte. Ratsiraka, réélu à deux reprises, en 1982 et 1989, prévient un coup d'Etat en mai 1990.
  • Une fois les grèves et manifestations réprimées de manière violente en 1991, le président choisit une voie de démocratisation, avec la désignation d'Albert Zafy à la présidence, celui-ci étant réputé intègre.
  • Pour autant, la faiblesse du mouvement démocrate aboutit au retour d'un régime présidentiel, confirmé par référendum en septembre 1995.
    La situation économique ne facilite pas le travail des nouvelles autorités civiles. Celle-ci attise le conflit entre le président, le Premier ministre, la Banque mondiale et le FMI (Fonds monétaire international).
    Les affaires financières, plus particulièrement le financement parallèle de la dette, altèrent la popularité des dirigeants. Qui plus est, le président souffre d'un manque d'autorité et s'avère impuissant face à la corruption.
  • Il est alors destitué par l'Assemblée, du fait de la réforme lui donnant le pouvoir de nommer seul le Premier ministre.
    En parallèle, le Palais de la Reine, qui représente un vrai symbole national, est détruit suite à un incendie.
  • Didier Ratsiraka et Albert Zafy, deux anciens présidents, s'opposent lors de l'élection de décembre 1996 ; si Ratsiraka l'emporte de justesse, le résultat est remis en question par l'opposition.
  • Face à cette contestation et l'accusation de manipulation des listes électorales, le président Ratsiraka engage une politique de promotion d'une république à la fois écologiste et humaniste. Une nouvelle Constitution est votée dans un cadre où les relations avec les institutions financières internationales permettent de réaménager la dette.
  • Marc Ravalomanana, maire de la capitale, est en tête des élections de 2001. Il revendique, avant-même le 2e tour, sa victoire, en se fondant sur les résultats de son quartier général de Tananarive.
    La dénonciation d'une fraude électorale accule le régime de Ratsiraka qui tente de riposter en modifiant la liste des membres faisant partie de la Haute Cour Constitutionnelle.
    Pour répondre à la demande du candidat Ravalomanana, consistant à confronter les différents procès-verbaux, le régime propose aux opposants de participer au second tour.
  • Marc Ravalomanana décide de s'autoproclamer le 21 février 2002 Président de la République, au sein du stade de Mahamasina. Il nomme ensuite Jacques Sylla en tant que Premier ministre.
    Marc Ravalomanana ayant rallié la capitale à sa cause, Didier Ratsiraka met en oeuvre la délocalisation du siège du Gouvernement à Toamasina, le port principal de l'île.
    Les barrages routiers instaurés par le régime à l'encontre de la capitale, finissent par paralyser le pays.
    Un accord est signé en avril 2002, entre le Président du Sénégal, Abdoulaye Wade, et l'Union africaine. Ce dernier permet ainsi d'établir une modification du décompte des voix, la mise en place du Gouvernement d'union nationale, lequel sera dirigé par Ravalomanana, et la mise en oeuvre du référendum en cas de non-obtention de majorité absolue.
    Pourtant, l'accord n'est pas appliqué par les deux parties, préférant maintenir leur position. Finalement, Ravalomanana met tout en oeuvre pour faire annuler la nomination de la Haute Cour Constitutionnelle, invoquant un vice de forme. Ce faisant, la précédente Cour est reconduite dans ses fonctions, ce qui lui permet de publier le résultat des élections.
  • Déclaré Président, avec plus de 51 % des suffrages en mai 2002, Marc Ravalomanana, qui prend ses fonctions une semaine plus tard, nomme Premier ministre Jacques Sylla , puis recourt aux réservistes de l'armée afin d'organiser une expédition contre les troupes de Didier Ratsiraka. Son objectif consistera aussi à dégager les barrages des provinces.
    L'affrontement devient militaire entre les deux camps.
  • Didier Ratsiraka doit toutefois s'enfuir lorsque la dernière province de retranchement du camp Ratsiraka, Toamasina, est prise d'assaut par Ravalomanana en juillet 2002.
    La victoire de Ravalomanana est enfin reconnue par différents pays occidentaux, notamment les Etats-Unis, mais aussi la France. Seuls l'Union africaine, les bailleurs de fonds et l'ONU ne reconnaîtront ce régime qu'après les élections législatives de janvier 2003.
    Le Président engage, dès la fin de son premier mandat, le Madagascar Action Plan (MAP) pour une période de 5 ans, sur la base de la vision Madagascar Naturellement.
  • Il est réélu en 2006 pour un nouveau mandat d'une durée de 5 ans.
  • Puis, il modifie la Constitution en avril 2007, de manière à autoriser l'élaboration d'une ordonnance pour toute ""urgence et catastrophe"" et, de fait, à renforcer le pouvoir présidentiel.
    La Constitution inclut, en outre, la modification de la structure administrative (22 régions, et non plus 6 provinces autonomes), la suppression de la laïcité adossée à l'Etat malgache et, enfin l'ajout de l'anglais comme 3e langue officielle.
    Ces modifications créent toutefois quelques réactions. D'une part, l'opposition souligne le risque d'une telle décision alors que, d'autre part, l'Eglise conteste tant l'idée du référendum que celle du renforcement du pouvoir du Président.
    La crainte réside, en particulier, dans le double statut du Président Ravalomanana qui, en tant que vice-président de l'Eglise réformée malgache, pourrait interférer dans le cadre des activités religieuses.
  • L'opposition continue en 2008 d'accuser le régime en place de paralyser certaines entreprises locales, telles que Le Quartz et la Savonnerie Tropicale.
    En d'autres termes, le Gouvernement manquerait, le cas échéant, de neutralité envers des entreprises concurrentes qui devraient assurer seules leur gestion.
    Il en est de même pour la question des entrepreneurs malgaches distingués pour leur performance, qui auraient été ""supprimés"" par le Président afin de service ses propres intérêts dans différents secteurs économiques.
    Le vide politique, conjugué à un manque d'émulation, s'accentue du fait de ces conflits intérieurs permanents.
    Les opposants critiquent également le processus électoral mis en oeuvre par le régime et qui mériteraient, selon eux, des améliorations pour éviter des anomalies lors d'une élection présidentielle.
  • Un conflit oppose, par ailleurs en août 2008, le régime et la commune urbaine d'Antananarivo, gérée par Andry Rajoelina, le maire de la capitale. Le constat repose sur une succession de points, dont le retrait de la gestion de la gare routière Ampasapito, ainsi que de l'assainissement de la capitale à la commune, la retenue des recettes de la commune par le trésor, le manque de travaux et la dégradation de la ville.
  • Le Président décide de céder à Daewoo Logistics, une multinationale sud-coréenne, en juillet 2008 la moitié des terres arables malgaches. Cette licence d'exploitation, représentant 1,3 million d'hectares de terres, est cédée pour un durée de 99 ans, permettant l'approvisionnement en maïs de la Corée du Sud.
    Mais la divulgation de cette décision dans le journal Financial Times, diffusée par ailleurs à d'autres médias à l'échelle mondiale, entraîne un vent de panique au sein de la capitale, furieuse et effrayée par le risque d'invasion qui en découle. Cette réaction provoque la nomination d'Andry Rajoelina au pouvoir. Celui-ci dénonce l'accord en vigueur en mars 2009.
  • Des protestations et différentes manifestations sont organisées en décembre 2008, suite à la fermeture de la TV Viva, gérée par le maire de Tananarive, cette décision découlant de la diffusion d'un reportage sur Ratsiraka. Or cet acte, qui n'est pas autorisé sur le plan légal, n'avait pas non plus n'était permis par le ministère de la Télécommunication.
  • La capitale subit en janvier 2009 d'importantes émeutes, à caractère violent, menées par les partisans du maire.
  • Les rues de la capitale sont investies le 26 janvier 2009 par les partisans d'Andry Rajoelina, qui cumulent incendies, saccages et pillages. Même les médias, télévision et radio nationale, sont assiégés par les partisans du mouvement orange, notamment à propos des biens de Ravalomanana.
  • Andry Rajoelina se proclame, le 31 janvier 2009, responsable de la République de Madagascar.
  • Monja Roindefo, qui dirige le mouvement orange, est désigné Premier ministre, le 7 février, par Andry Rajoelina. A cette occasion, il se voit offrir le Palais d'Etat d'Ambohitsorohitra.
    28 morts et 212 blessés sont à déplorer lors d'un affrontement autour du palais. Ce jour, le palais et ses alentours sont cernés par les forces de l'ordre. La délégation qui mène le mouvement Orange, représenté par le Général Dolin, tente d'engager des pourparlers. Elle se voit avisée du danger encouru en cas d'intrusion au sein du palais, la garde présidentielle ayant pour ordre de tirer le cas échéant. Malgré cet avertissement, la foule entre et se fait tirer dessus.
  • Andry Rajoelina se réfugie à l'Ambassade de France pour échapper à la justice le 6 mars 2009.
  • Le palais d'Ambohitsorohitra est pris d'assaut le 16 mars 2009 par des militaires, dotés d'armes, comme des lance-roquettes et des blindés.
  • S'ensuit un putsch militaire dès le lendemain, initié par Andry Rajoelina, accompagné par quelques militaires. La France, malgré sa posture d'alliée, désapprouve cette initiative, tandis que des militaires pro-Rajoelina envahissent le palais présidentiel d'Antananarivo. Pour éviter une guerre civile, Marc Ravalomanana transfère une part de son pouvoir auprès d'un directoire militaire.
    En parallèle, Andry Rajoelina, le chef des mutins, s'introduit de force au sein des bureaux de la présidence.
    Très brièvement, le vice-amiral Hippolyte Rarison Ramaroson dirige le pays. Ce doyen, faisant partie du directoire militaire, doit cependant transmettre son pouvoir à Andry Rajoelina en tant que Président de la Haute Autorité de transition (HAT). De nouvelles élections doivent se tenir au cours des 24 prochains mois. Le 21 mars 2009, il prête enfin serment.
    Un rassemblement se tient au coeur de la capitale de Madagascar le 23 mars 2009. Plusieurs milliers de personnes veulent dénoncer à cet effet cette prise de pouvoir jugée illégale, tout en réclamant le retour du président Marc Ravalomanana, dénommé ""dadanay"". Toutefois, l'armée d'Andry Rajoelina réprime violemment cet assaut.
  • La grâce présidentielle est enfin accordée le 27 mars par Andry Rajoelina envers certains prisonniers criminels politiques.
  • C'est en avril 2009 que différentes actions sont inscrites lors des Assises nationales, présidées par la Haute Autorité de Transition (HAT), notamment l'organisation d'un référendum constitutionnel (septembre 2009), celle d'élections législatives (mars 2010) et enfin d'une élection présidentielle (octobre 2010). Une conciliation diplomatique est engagée. Le Général Charles Rabemananjara, Premier ministre du régime de transition, mené par Andry Rajoelina, délègue son pouvoir à Roindefo Monja.
    Un nouveau Premier ministre, Manandafy Rakotonirina, est nommé le 14 avril par Marc Ravalomanana, exilé au Swaziland, revenant sur sa démission du 17 mars, mais la nomination est dénoncée par le pouvoir. Un mandat d'arrêt est lancé par le ministre de la Justice de la HAT à l'encontre du président et du ministre des Finances. Suite à un ballottage des officiers étrangers et de l'ONU, 11 nouveaux ministres sont nommés pour intégrer le Gouvernement dès le 31 mars.
  • Le Premier ministre désigné est arrêté le 29 avril.
  • Un jour plus tard, Jacques Sylla, Président de l'Assemblée nationale, décide de renouveler, en la présence de parlementaires, sa fonction pour servir la Nation.
  • Un avion spécial est mis à disposition par le président de l'Union africaine pour le président de la HAT, afin qu'il passe trois jours en Libye pour une concertation. Une négociation est menée avec des représentants des 4 principaux partis politiques de Madagascar, UA, OIF, SACD et ONU, au sein de l'hôtel Carlton.
    Exilé en Afrique du Sud, Marc Ravalomanana reproche au gouvernement français de jouer un rôle de colonisateur.
    Andry Rajoelina réquisitionne le vol Air Madagascar, destiné à la France le 27 mai 2009. Les passagers n'en sont nullement informés. Ce faisant, il détourne le vol vers Dakar, ville dans laquelle est prévue une concertation entre la HAT et Abdoulaye Wade, le président sénégalais.
    Au nom de la politique écologique, le parti ""hasin'i madagasikara"" est créé. Ravalomanana est reconnu par la COMESA en tant que chef d'Etat lors d'une conférence annuelle. Un périmètre d'alerte est installé pour la première fois depuis la Guerre 1914-1918 par les forces armées de Madagascar, en vue d'une action de prévention vis-à-vis de ses frontières. Cette initiative avait été engagée par crainte d'une intervention militaire de la COMESA.
    Plusieurs millions de dollars sont octroyés du Koweït afin d'engager des investissements dans l'infrastructure routière. En parallèle, la liaison par fibre optique est assurée par Orange.
  • C'est dans un supermarché Leader Price, situé dans la capitale, qu'une bombe artisanale explose le 15 juin. Aucune victime n'est toutefois à déplorer.
    De plus en plus de commerçants sont exécutés par des gangs armés en expédition.
  • S'ensuit un mouvement de signalements d'attentats à la bombe au sein de la capitale, tandis qu'une rumeur de coup d'Etat circule à propos de mercenaires étrangers.
    Les premiers Restos du Coeur ouvrent sur l'île, grâce à La Croix-Rouge et le soutien de l'Ambassade de France.
  • Le président de la HAT de Madagascar, Andry Rajoelina, est intégré à la 64e session de l'assemblée générale de l' ONU, mais cette initiative est rejetée par le représentant de la SACD en septembre 2009.
  • Le 6 octobre 2009, il est proposé par le Groupe international de contact, au sein de l'hôtel Carlton d'Antananarivo, que les accords de Maputo soient appliqués partiellement. Le 10 octobre 2009, Eugène Mangalaza devient Premier ministre. Toutefois, le texte de proposition, jugé incomplet, n'est pas signé par les 4 représentants.
  • Une réunion est organisée par ces derniers à Adis-Abeba, afin de rendre officiels les engagements de la charte.
    Pourtant, Marc Ravalomanana fait en sorte de changer souvent d'avis afin que les discussions n'aboutissent pas.
    Finalement, cette réunion permet de signer l'Acte additionnel établi dans le cadre de cette charte. Sont désignés Andry Rajoelina, en tant que Président de la Transition, Eugène Mangalaza, comme Premier ministre de la Transition, Fetison Rakoto Andrianirina et Emmanuel Rakotovahiny en qualité de coprésidents du Conseil présidentiel.
    Les discussions se poursuivent après le retour de chaque délégation pour la mise en oeuvre des institutions incluses dans la Charte de Maputo et son acte additionnel.
    Demeure une problématique quant à la composition du gouvernement d'Union nationale, en l'absence d'un consensus. Le dialogue est rompu dès le 8 décembre, dans la mesure où d'autres chefs réunis ont signé un document, afin de définir une répartition des portefeuilles ministériels, mais ce sans l'accord d'Andry Rajoelina.
    Le gouvernement du Mozambique se voit signifier, par courrier officiel de la part de la HAT (Haute Autorité de Transition), la rupture de tout vol entre les deux pays. Celle-ci en fait de même envers les autorités d'Afrique du Sud, n'ayant plus la permission de laisser certaines personnalités emprunter des vols pour Madagascar.
    Ceci aboutit à un exil forcé pour les leaders de ces mouvances, tant au Mozambique qu'en Afrique du Sud.
  • Une ordonnance n°2009-018 est signée le 18 décembre 2009 par le président de la HAT afin de réorganiser le régime dit de Transition.
    Les mouvances de Madagascar s'achèvent enfin.

Géographie

C'est tout près de l'océan Indien, au Sud de l'Equateur, que l'île de Madagascar se trouve. Classée parmi les 5 premières îles du monde en taille, sa superficie est de 587 000 km², après les quatre autres îles que sont l'Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo. La distance qui la sépare des côtes du Mozambique est de près de 400 km, distance qui la sépare ainsi du continent africain, à travers le Canal de Mozambique.

Dénommée ""Grande île"" ou, parfois ""île Rouge"", du fait de la présence de latérite colorant les plateaux, cette île s'étend sur 500 km d'est en ouest et sur 580 km du nord au sud. Quatre autres îles se trouvent à proximité : l'Archipel des Comores, à 300 km au nord-ouest, La Réunion, à 800 km à l’est, les Seychelles, au nord et l'Île Maurice, à l’est. Elle se dote, par ailleurs, d'une chaîne de montagnes et de massifs, qui scinde en deux l'île dans le sens nord-sud. L'altitude moyenne oscille entre 1 000 et 1 500 mètres. La superficie totale de l'île est occupée à 70 % par les Hautes Terres. Les paysages de Madagascar varient suivant leur situation : des plaines alluvionnaires sur la moitié ouest, réputée plus longue et large (des Hautes Terres jusqu'au Canal de Mozambique) ; des falaises à l'est, suivies d'une plaine côtière baignée par l'océan Indien ; le massif le plus élevé au nord, région volcanique et isolée, avec le Tsaratanana, culminant à 2 876 mètres ; dans le Grand Sud, des plateaux calcaires (Sud-Ouest), des chaînes anosyennes (sud-est) et une plaine sèche (pointe sud).

Parmi les grands lacs de l'île, l'Alaotra reste le plus vaste, à hauteur de 182 km². Madagascar, symbolisée par Ravinala, l'arbre du voyageur, bénéficie d'une grande variété de climat et de relief, ce qui l'a incitée à développer la biodiversité de la faune et de la flore.

Economie

En voie de développement, l'économie de Madagascar se fonde tout particulièrement sur l'agriculture, laquelle redémarre depuis la crise de 2001. Les données du précédent Rapport mondial, établies à propos du Développement Humain 2000 selon des données de 1998, classent l'île à la 141e position sur 174 pays du monde. Elle est, en 2007, 145e sur 182 selon l'IDH du PNUD (indicateur du développement humain).

Agriculture

Dans cette île réputée agricole, 5 % de la surface se compose de surfaces cultivées. En l'occurrence, outre des sols moins fertiles, le phénomène de lessivage et d'érosion se trouve accentué par la couverture végétale dégradée. L'île déplore la disparition de 200 000 hectares de forêts chaque année, malgré les techniques de culture utilisées sur place.
En revanche, le secteur primaire permet d'employer plus des deux-tiers de la population active. Première source de l'économie du pays, elle assure 80 % des recettes à l’exportation. La faiblesse de la production locale est compensée par l'importation de riz.

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